03 décembre 2006

METRO ARGENTINE

Vous êtes donc invités à partager ce premier numéro où nous plongeons dans l’histoire d’une station de métro parisien.
Le voyage est court, à bientôt…





Il y a à Paris tellement de stations de métro… certaines brillent par leur absence, elles ne sont connues que par le fait d’apparaître sur la carte de la RATP. Il y en a par contre
qui apparaissent dans nos vies trois ou quatre fois par jour. Vides, pleines, remplies, vieilles, nouvelles, sales… avec cette odeur unique, particulière.
Leurs noms ? Certaines sont connus, d’autres passent inaperçus… même si l’on les lit plusieurs fois, on a du mal à les retenir.
Des philosophes, des écrivains, des politologues, des médecins, tellement de personnalités… et chaque nom prononcé selon l’accent du touriste qui le lit. Des célébrités et des noms d’endroits que l’on connaît seulement par le nom, par le fait d’être notre destination de chaque jour.
Certains stations sont tranversées par des milliers de personnes au long de la journée, devenant le soir le dortoir des clochards.
Mais, il est certain que chacune d’elles a une histoire, derrière ce nom écrit en lettres blanches sur un énorme panneau bleu qui se reproduit tout au long de la station.
Argentine est la station qu’on a choisit afin de découvrir son histoire, pour qu’on sache d’où vient son nom, chaque fois qu’on passera par-là.

Cette station attire notre attention par le fait à être la seule du métro parisien qui porte le nom d’un pays. Cela est dut à quoi ?
Pour ceux qui ne l’ont jamais vue, Argentine est l’une des stations de la ligne 1, qui suit l’arrêt Charles de Gaule Etoile en direction La Défense.
Jadis, cette station se nommait Obligado, par le fait de se trouver au bout de la rue portant le même nom, appelée antérieurement rue de la Pelouse-de-l’Etoile et aujourd’hui rue d’Argentine.
Son premier nom est dû à la bataille qu’un escadron franco-anglais a gagné à la Confédération Argentine menée par Rosas.1
Le changement de nom est un remerciement de l’aide de l’Argentine portée à la France après la Seconde Guerre Mondiale. Et comme on le peu lire sur l’une des affiches à l’intérieur de la station :“C´est grâce à la viande de bœuf venue de l´Argentine que les Français reprennent des forces au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale”
A cette époque, l’Argentine était un pays très riche, possédant les matières premières pour exporter dans le monde entier, et les pays dévastés après la guerre avaient besoin de son aide pour se reconstruire.

L’année 1947, Eva Peron, femme du président de la République Argentine, Juan Domingo Peron, visite la France. Le but de son voyage était de signer un accord commercial franco-argentin, ouvrant un crédit en argent et en exportation. C’est lors de cette visite que le représentant du gouvernement français demande à la dame la façon la plus convenable de témoigner de reconnaissance envers l’Argentine ; Eva Peron propose donc de remplacer le nom de la station de métro, commémorant une victoire française contre l’Argentine, par un autre qui puisse faire honneur à ce pays.
Dans ces années, il y avait une très bonne relation entre ces deux pays. Une reconnaissance réciproque de la part de deux gouvernements.
En 1948, la station Obligado change donc son nom, pour prendre celui d’Argentine, tel que nous le connaissons aujourd’hui.


1.Pour savoir un peu plus de cette bataille. Elle s’est produite le 20 novembre 1845 à San Pedro, province de Buenos Aires, le combat s’est déroulé dans les eaux du fleuve Parana, où l’escadre franco-anglaise a dominé avec ses armes aux troupes argentines du Général Mansilla . Même si la victoria a été importée pour les pays plus avancés, en Argentine on commémore ce jour-là comme « Le jour de la Souveraineté » par le fait d’avoir fait face à l’une des armées les plus puissantes de l’époque.

Elle raconte quoi la station Argentine sur ce pays ?


Carlos Gardel, connu comme le Zorzal Criollo, l’oiseau chanteur de la ville de Buenos Aires, est l’une des figures légendaires de l’Argentine. Seul le nom et le lieu de naissance du chanteur (Toulouse, France) sont indiqués dans la station. Mais pour connaître un peu plus de lui… Charles Romuald Gardes (de son vrai nom) arrive à Buenos Aires dans les bras de sa mère à l’âge de deux ans. C’est dans cette ville que son nom grandira à côté du tango : la musique, la chanson et la danse de bas fonds de Buenos Aires. Volver, Mi Buenos Aires querido sont quelques uns de ces titres à grand succès.

Le Général José de San Martin ; né en 1778 à Yapeyu (Argentine) ; mort e n 1850 à Boulogne-Sur-Mer (France). On ne trouve pas dans la station de photos ni de bust es d’autres présidents ou hommes politiques de l’Argentine. Le seul fait de rendre hommage à S an Martin est suffisant pour représenter ce grand pays. On le connaît comme le Père de la Patrie et il est considéré comme un héros national. José de San Martin fût militaire et homme politique, leader de l’émancipation de l’Amérique Latine ; nommé le « Libérateur ». En 1831 il vint en France où il meurt le 17 août 1850. Cette date est devenue un jour de fête civile en Argentine.


Les deux personnalités qui sont évoquées dans la station sont des icônes vivantes de la relation entre la France et l’Argentine. Ils représentent soit par la culture ou la politique l’union toujours existante entre ces deux pays


Une plaque commémorant le 30ème anniversaire du coup d’Etat militaire en Argentine, placée récemment (24/03/2006) en présence d’Estela de Carloto, présidente de l’Association des Grands-Mères de la place de Mai. L’inscription dit : « Plus Jamais, dans notre patrie, ne se reproduiront pareils événements qui nous ont fait devenir tragiquement célèbres dans le monde civilisé »


Sources et remerciements

Nous avons consulté pour ce numéro : La médiathèque de la RATP ; Le Musée de Transports Urbains ; www.histoire-en-ligne.com.

Un grand merci à tous ceux qui nous ont aidés dans la réalisation de ce numéro: Ezequiel, André, Fabio, Manu, Amidou, Toni, Lucia et Roxy.

contact: la.pause@yahoo.com