09 janvier 2007



« Paris fut pour moi la secousse existentielle majeure »
Nous avons choisit Julio Cortázar comme l’icône du sujet que nous traitons dans ce numéro, car nous voyons chez lui le mélange entre ces deux cultures, l’argentine et la parisienne.
Mélange qui se reflète dans ses livres... car combien de nous nous sommes sentis identifiés avec cet étrange couple romantique de Rayuela qui vagabondait à Paris.
En lisant ses textes, on peut retrouver le Julio de Buenos Aires qui raconte des histoires depuis son foyer et son quartier, des récits typiquement argentins. Mais aussi le Julio qui décrit avec exactitude la ville parisienne dans chaque petit détail.
Nous connaissons un peu tous la vie de Julio Cortázar qui né à Brucelles le 26 août 1914, de parents Argentins pour partir quatre ans plus tard en Argentine. Son premier choc enfantin, celui d’un père qui part acheter des cigarettes et ne revient jamais. Ses études universitaires arrêtées par des raisons économiques. Et son départ de l’Argentine par des désaccords avec le péronisme en 1951. C’est donc à ce moment-là où il s’installe à Paris pour ne jamais la quitter, même pas à sa mort.
En 1949 son oeuvre dramatique Los Reyes fait apparition. Deux ans après à peine, il publie Bestiario où l’on découvre déjà le Cortázar surprenant par sa fantaisie et sa révélation des mondes nouveaux qui vont s’enrichir dans son oeuvre future: les inoubliables tomes de récits, les libres qui débordent toute catégorie générique (poèmes- contes- essais en même temps); les grands romans: Los Premios (1960), Rayuela (1963), 62/Modelo para armar (1968), Libro de Manuel (1973). Le raffinement littéraire de Julio Cortázar, sa lecture presque inabordable, sa ferveur constante pour la cause sociale, font de lui une figure d’une richesse surprenante, constituée par des passions parfois entrecroisées, mais toujours assumées avec la même ardeur.
Personnage d’une identité multiple et contradictoire à cause d’une multitude de lieux d’adoption, Julio Cortázar était un peu Belge par sa naissance et sa façon particulière de rouler les “r” quand il parlait l’espagnol; Argentin par origine et par choix parce que Buenos Aires a été l’inspiratrice de ses premières oeuvres. Latino-américain par son engagement politique et finalement Français par sa culture et sa nationalité.
L’écrivain meurt le 12 février 1984 à cause d’une leucémie. Il a été enterré dans le cimetière de Montparnasse, dans la tombe même où repose Carol ( sa dernière compagne). Au-dessus de la tombe se dresse une sculpture représentant une série de cercles concentriques et, sur l'un d'entre eux, une figure souriante, comme celle d'un enfant qui n'a jamais voulu grandir et qui s'est vu entraîné, sans le vouloir, dans le tourbillon d'exaltation d'un monde trop réel, plus incompréhensible que celui des récits fantastiques. Il est devenu une habitude de laisser une coupe ou un verre de vin avec le dessin d’une marelle sur un papier auprès de sa tombe.

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