21 mars 2007

Quelques faits très récents liant la France et l’Argentine dans le non oubli de la dictature


Dans la station de métro «Argentine» une plaque commémorant le 30ème anniversaire du coup d’Etat militaire a été placée le 24/03/2006, le jour même de l’anniversaire . L’inscription porte l’expression : Nunca Mas, renvoyant à la devise: « Plus Jamais, dans notre patrie, ne se reproduiront pareils événements qui nous ont fait devenir tragiquement célèbres dans le monde civilisé »
Le 14 décembre dernier l’Association des Grands-Mères de la Place de Mai a reçu le prix 2006 des Droits de l’Homme de la République Française. L’un des deux thèmes retenus par la Commission Consultative Nationale des Droits de l’Homme, était la lutte contre les disparitions forcées. Les autorités françaises ont voulu rendre hommage à la lutte incessante des Grands-Mères contre les disparitions forcées et l’impunité, et en faveur du droit à l’identité.
Le 6 février dernier, une soixantaine de pays ont signé à Paris une convention internationale «pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées». Le texte, a été préparé sous l’impulsion de la France et de l’Argentine, dont il s’agit du premier traité visant à interdire, en toutes circonstances, «la pratique généralisée ou systématique de la disparition forcée»; c’est-à-dire l’enlèvement de personnes et leur détention dans des lieux secrets - souvent accompagnée de tortures - et cela quels que soient les auteurs de ces actes , qu’ils soient les agents d’un Etat (police, armée) ou tout groupe non étatique, telles milices ou guérillas.
Au mois de juin prochain, une place portant le nom : « Mères et Grand-Mères de la Place de Mai » sera inaugurée à Paris, en hommage à la lutte courageuse, infatigable et exemplaire de ce groupe de femmes. Cette place sera située dans le 15ème arrondissement, au pied de la Seine et du pont Mirabeau.
Les français qui ont aussi disparus
Dix-huit citoyens français ont disparus pendant la dictature militaire argentine. Nous voulons retenir le cas des sœurs Léonie Duquet et Alice Domon, car toutes les deux représentent la solidarité pendant ce moment tragique de l’Argentine. Les deux sœurs résidaient depuis dix ans en Argentine et appartenaient à « l’Institut de Missions Etrangères » qui avait son siège en France. Les sœurs apportaient une assistance spirituelle aux familles des disparus argentins. Alice Domon a été arrêtée le 8 décembre 1977 et Léonie Duquet le 10 par une équipe spéciale placée sous le commandement d’Alfredo Astiz ; elles ont été conduites à l’Ecole de Mécanique de la Marine (ESMA) où elles ont été torturées pour finalement être jetées à la mer depuis un avion. Les dépouilles de Léonie Duquet ont été retrouvées récemment (en juillet 2005) dans une fosse commune où avaient été enterré des corps ramenés par la mer plusieurs années auparavant. Cette découverte lève le voile sur la triste destinée des « disparus ». Ces femmes ont été jetées par avion, pendant les « vols de la mort » Ses restes ont été identifiés le 29 août 2005. Alice Domon est toujours disparue.

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