17 octobre 2007

Les Candidats

Les élections présidentielles en Argentine auront lieu le 28 octobre prochain, nous vous proposons une liste des quatre candidats qui sont à la tête des sondages parmi les 14 qui se présentent aux élections. Pour mieux comprendre le climat politique argentin, il faut d’abord remarquer qu’aucun de ses candidats n’appartient à un parti politique traditionnel. A partir de la crise de 2001, la fragmentation des partis est très forte, ce qui a produit la combinaison des branches de ces partis soutenus par des personnalités charismatiques :

« La pingouine » ou « La rebelle »Cristina Fernández, femme de l’actuel président argentin Néstor Kirchner et actuellement sénateur de la nation, est pour le moment en tête des sondages. Elle se présente sous les couleurs du « Front pour la Victoire » (Frente para la Victoria, FPV), faction électorale de centre-gauche créée en 2003, à l'occasion de la précédente élection présidentielle, la formation se réclamant « officiellement » de l'héritage du Péronisme.
Dans son programme, elle défend le bilan du gouvernement dirigé par son mari depuis 2003 tout en adoptant pour slogan : “Le changement commence à peine”.
Elle met l’accent sur l’importance du dialogue social entre les travailleurs et les patrons afin de renforcer le modèle mis en marche au cours des quatre dernières années et insiste sur le fait que "L'économie reste le thème principal".
En terme de politique internationale, Cristina semble s’éloigner de celle menée jusqu’alors par son mari ; particulièrement en matière d’alliance, remettant en cause le rapprochement de l’actuel président avec le président vénézuélien et anti-américain, Hugo Chavez.
« Lilita l´ouragan »

Une autre femme, chrétienne de centre gauche est dans la liste des candidats. Il s’agit d’Elisa Carrio qui, selon les sondages, arriverait en deuxième dans la course à la présidentielle. Fondatrice du parti « Affirmation pour une République Egalitaire » (Afirmación para una República Igualitaria), elle représente la « Coalicion Civica », un mouvement qui dépasse les barrières de la politique traditionnelle, où le comportement de ses membres est placé devant leur idéologie. Il s’agit d’un espace pluriel de participation et consensus constitué par des groupes et des citoyens qui dans une diversité d’idées coïncident dans les principes de : République, Etique, et Distribution des Revenus Elisa Carrio était déjà devenue populaire en Argentine en dénonçant la corruption des gouvernements précédents, appelant, dans le contexte de désespoir politique de 2002, à manifester sous le mot d’ordre « Que se vayan todos » (« Qu'ils s'en aillent tous »).
Elle promet, entre autres, d'en finir avec "la corruption qui se termine quand les présidents cessent de voler". Elle se définit comme "une représentante de la classe moyenne capable de rallier les secteurs les plus défavorisés".
En politique étrangère, elle admet des affinités avec les présidents du Chili et de l'Uruguay, Michelle Bachelet et Tabaré Vazquez, "même s'ils sont plus à gauche". Elle pourfend le "populisme" du président vénézuélien Hugo Chavez et présente "la complémentarité de l'Argentine et du Brésil comme une nécessité en Amérique latine".

« L’économiste »

Roberto Lavagna, ancien ministre de l'Économie, de 2002 à 2005, durant les mandats d'Eduardo Duhalde et de Néstor Kirchner, est le candidat à se disputer la deuxième place selon les sondages. Avec son slogan : « Pare l’inflacion » (« Arrêtez l’inflation ») il préside le parti Una Nación Avanzada (UNA). Dans son plan, une importance primordiale est donnée aux problèmes de l’inflation, de l’insécurité et de la crise énergétique, accusant le gouvernement actuel de pratiquer une politique de l’autruche visant à ignorer ces problèmes.

« Le bulldog »
Ricardo López Murphy, ministre de l’économie en 2001, est le candidat représentant le parti PRO Recrear (Recréer pour la croissance) formé en 2002 par d'anciens membres de l'aile droite de l'Union Civica Radicale. Néolibéral pur et dur et ex fonctionnaire de la dernière dictature, il est soutenu par le FMI, les militaires et la droite argentine. Son plan politique est basé principalement sur une économie du marché et vise à assurer la sécurité et la lutte conte la violence.
En matière de politique internationale, il préconise pour l’Amérique Latine une voix opposée aux actuelles expériences populistes latino-américaines soutenues par le président vénézuélien Hugo Chavez.

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